Page:Pelletan - La Semaine de Mai.djvu/138

Cette page a été validée par deux contributeurs.

déclara « communard », et eut soin d’avouer qu’il venait mettre à exécution des projets d’incendie. Il ne faut pas oublier que tous ces récits paraissaient en temps d’état de siège et à un moment où il n’aurait pas fait bon paraître imputer l’ombre d’un tort aux vainqueurs. — Le journal continue :

« Des hussards le conduisaient au parc Monceau où devait avoir lieu l’exécution de la sentence.

» Arrivé à l’église de la Trinité, il a commencé à refuser de marcher…

» Il s’est littéralement fait traîner.

» La patience des soldats était à bout.

» Au no 63 de la rue de Clichy, l’arrêt fatal était exécuté, et, à huit heures, on pouvait encore, en passant, se heurter, faute de gaz, au cadavre de ce forcené étendu sur le trottoir. »

C’est aussi le Siècle, du 29, qui raconte la mort de Dufil, sous-lieutenant aux cavaliers de la République, plus tard maréchal-des-logis et artilleur de la Commune. Le journal ne manque pas d’ajouter que les témoins l’accusaient d’avoir commencé le feu dans l’exécution de Clément Thomas et de Lecomte : imputation d’autant moins vraisemblable que, d’après le procès et le rapport du général Appert, personne ne commanda le feu dans cette scène d’horreur. D’ailleurs, comment, avait-on réuni, en arrêtant Dufil, les témoins qui portaient cette accusation ?

Quoi qu’il en soit, un sous-lieutenant et huit soldats du 26e de ligne furent chargés de conduire l’accusé au Châtelet. Rue de Berlin, devant un terrain vague donnant rue de Londres, il chercha à s’évader.

L’officier le poursuit, l’atteint d’un coup de revolver. Dufil blessé, tombe et cherche à se relever sur les coudes. Le sergent et les soldats font feu sur lui. Le