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le gouvernement avait appelé à Paris les pompiers de toute la France, pour éteindre les formidables incendies qui brûlaient encore… Il en accourut même de l’étranger. Et après avoir fait appel à leur dévouement, on en arrête et on en fusille quelques-uns.

Le Soir du 28 mai raconte l’histoire de trois pompiers d’une commune voisine de Versailles, venus à Paris pour éteindre les incendies, arrêtés là, et qui connurent les douceurs de Satory.

D’autres eurent plus de malheur encore. J’ai reçu une lettre où je lis :

« Il résulte d’une enquête faite par le commissaire de police du Pont-de-Flandres, en juillet 1871, que deux pompiers du département de l’Oise, venus pour éteindre l’incendie de Paris, ont été fusillés sur le pont de l’Ourcq (canal de la Villette) par la troupe, et cela au moins trois jours après que la troupe était maîtresse du quartier.

« L’un était père de famille, l’autre célibataire.

« Ce fait a eu pour témoin le marchand de plâtres qui est à l’entrée du pont. L’un a été fusillé à l’entrée, l’autre au milieu. Leurs cadavres sont restés encore assez longtemps sur le pont pour que tout le quartier s’en souvienne.

« Celui qui vous donne ce renseignement était alors inspecteur de police dans ce quartier et chargé des recherches. »

(Suivent la signature et l’adresse.)