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Il allait chercher les suspects et conduire les prisonniers aux abattoirs.

Un autre correspondant dit dans le même numéro du grand journal anglais :

« Le parti de l’ordre, dont la couardise fut la principale cause de la guerre, se distingue maintenant par sa férocité, fouillant partout les maisons pour trouver des insurgés, et fusillant beaucoup de ceux qu’il trouve. »

Une correspondance insérée dans le Times du 29 mai ajoute :

« Indépendamment des obus et des coups de… fusil… un étranger court des risques sérieux par suite du tempérament excessif du parti de l’ordre… Il sera curieux plus tard de supputer le chiffre d’innocents qui ont été fusillés pour avoir désobéi aux ordres de quelques gardes nationaux impérieux. »

Outre ces volontaires, la police arrivait sur les pas de l’armée. Ses agents marchaient derrière les régiments. Un officier disait à l’un des rédacteurs du Gaulois en lui montrant les policiers : « Dès que notre tâche est finie, la leur commence. » (Gaulois du 26 mai.) La formule était inexacte : agents et soldats travaillaient ensemble.

Enfin, les dénonciateurs pullulaient. Des procès intentés plus tard ont montré jusqu’à quel point était poussée la rage des dénonciations. J’en retrouve un fort curieux dans la République française du 6 mai 1872. Le marquis de Forbin-Janson et madame la marquise habitaient, rue Thérèse, 11, une maison appartenant à M. de Rémusat. Il y avait dans la maison, outre le vaste appartement occupé par le marquis, trois petits appartements occupés, l’un par les époux Lancaster, les