venant du quartier des Écoles avaient pu gagner l’avenue d’Italie pour essayer de combattre encore ; ils racontèrent que le Panthéon, la grande citadelle de l’insurrection, avait été pris par les Versaillais avant qu’ont eût eu le temps de le faire sauter ; que Millière avait été fusillé, etc. »
M. Maxime Ducamp ignore systématiquement les fusillades, sauf celles qui s’imposent, comme l’exécution de Millière ; mais il est facile de lire entre ces lignes que la scène sauvage de l’avenue d’Italie répondait au massacre du Panthéon.
XV
LA RIVE GAUCHE
(fin)
C’est près du Jardin des Plantes, que se produisit un des épisodes caractéristiques de la répression : l’ordre fut donné de fusiller M. Cernuschi.
On sait qui est M. Cernuschi. Jeune, il joua un rôle important dans la révolution italienne, à Milan d’abord, à Rome ensuite. Il fut proscrit. Il étudia à Paris la question des richesses ; il ne devint pas seulement, au point de vue de la science abstraite, un économiste des plus distingués ; il sut pratiquer la théorie, et fit une grande fortune. Cette fortune fut toujours au service de la République et de la démocratie ; on se rappelle qu’en 1870, il avait donné deux cent mille francs au comité anti-plébiscitaire.
Son mérite, sa situation, son passé, lui auraient assuré un des premiers rôles en Italie, dès que l’Italie