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ment secondaire ; il a laissé également des tables de logarithmes, véritable œuvre de bénédictin.

Il détestait l’empire, et fut condamné pour le complot de l’Opéra-Comique. Après le 18 mars, il refusa la direction de l’enseignement primaire à l’Hôtel-de-Ville et consentit seulement à diriger une école communale. Il était, sous le premier siège, dans un bataillon de marche : pendant la Commune, il ne fît aucun service.

Une fois le quartier pris, des soldats se présentèrent chez lui, rue du Cardinal-Lemoine, 26. On l’avait engagé à se cacher. Il avait refusé. Quand les soldats arrivèrent, il était à table. On fouilla ses papiers : on ne trouva rien. On l’emmena. Il partit après avoir promis à sa mère de donner de ses nouvelles aussitôt qu’il le pourrait. Dans la rue, l’officier dit à un chef qu’on n’avait rien trouvé chez lui. Réponse : « Fusillez-le tout de même. » L’ordre fut exécuté de suite. Son père et sa mère voyaient l’exécution de leur balcon. Il mourut en criant : « Vive la République ! »

Ces détails me sont fournis par plusieurs de ses amis, comme lui mathématiciens de mérite. Ajoutons que depuis longtemps le malheureux André versait de l’argent à une compagnie d’assurances sur la vie pour laisser quelque chose à sa famille après sa mort, la Compagnie refusa de payer.

Le père et la mère, restés dans le dénuement, sont morts depuis.

Le Petit Bulletin des Tribunaux a publié récemment le récit suivant : Le 24 mai, un fédéré se sauvait devant les troupes ; il se jette rue Saint-Hilaire, entre dans une maison qui porte le no 12, et, dans le couloir, décharge à la hâte les dernières cartouches de son revolver. Ici je laisse la parole au journal :

« Les soldats, encore à une centaine de pas, entendent