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Tous ceux qui ont fait du journalisme, savent dans quelle mesure le public se mêle à l’œuvre de la presse. De tout côté, les encouragements, les démentis, les éloges et les injures, arrivent aux journaux. Ce sont des lettres, des visites, sans compter les réponses’des feuilles adverses. On pense bien qu’un sujet aussi brûlant que le mien devait passionner les lecteurs. J’ai reçu d’innombrables communications ; il y a eu, dans le nombre, un démenti, en tout et pour tout.

C’était une lettre relative à la cour martiale du Châtelet. L’auteur prétendait qu’il avait assisté à une de ses séances ; que tous les condamnés étaient de grands coupables ; qu’il avait pu, par son crédit, en sauver quelques-uns. Certains détails me mirent en garde. Mon correspondant affirmait que les hommes de la Commune avaient badigeonné de pétrole les Tuileries et l’Hôtel-de-Ville huit jours à l’avance (sans doute pour leur donner le temps de sécher). L’auteur du démenti signait et répétait la signature en marge, avec deux adresses pour garantie, sa demeure actuelle, et sa demeure en 1871. Je pris la précaution de faire vérifier l’existence de ce correspondant ; il était également inconnu aux deux adresses qu’il indiquait. Voilà l’unique contradiction que j’aie reçue. Dans la presse, je fus en butte à des attaques assez vives : personne ne tenta de réfuter un seul des faits précis allégués par moi.