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LE
DROIT DE PARLER



LETTRE À M. IMHAUS


I


Je ne vous connais pas, Monsieur, et, sans chercher précisément à vous connaître, j’éprouve cependant pour vous une lointaine sympathie. Vous êtes un des hommes de ce temps-ci, qui prouve le mieux, par son exemple, la victoire de la démocratie sur l’ancien régime. Car, si je ne me trompe, autant et plus qu’aucun de nous, vous avez le droit d’invoquer la modestie du berceau.

Vous avez débuté dans le monde par l’état de mécanicien. Vous aviez le génie du coup de lime, vous êtes monté, du premier jour, au rang de contre-maître. Alors vous avez jeté un regard sur la France, et la trouvant encombrée de contre-maîtres, sans compter les maîtres, vous avez désespéré d’y trouver le placement de votre mérite. Vous avez cherché sur la mappe-