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progrès, l’humanité ne prendrait jamais le temps de la réflexion ; s’il n’y avait que le parti du passé, l’humanité ne perfectionnerait jamais sa destinée ; s’il n’y avait aucun parti, l’humanité, sans regret comme sans désir, tomberait en léthargie.

L’action et la réaction des partis dans le corps social, comme l’action et la réaction des organes dans le corps humain, donnent donc le mouvement à une nation, et, par leur contre-poids réciproque, la régularité au mouvement.

Et vous cherchez à supprimer les partis ! Mais savez-vous ce que vous feriez en réalité ? Vous effaceriez de la carte un quart, peu importe le chiffre, un tiers peut-être de la France, et, nous osons ajouter, toute son intelligence et toute sa moralité, car sans contradiction plus de pensée, et sans contrôle plus de vertu. Je dis là sans doute, Monsieur, un mot passé de mode, mais je persiste à croire que la vertu dans ce monde pourrait bien avoir encore son utilité.


XIII


Vous voulez que les partis désarment ? Tous les gouvernements l’ont voulu comme vous, bien qu’ils ne fussent tous en réalité que des partis jetés au pouvoir par les événements. Faites mieux, vous dirais-je, désarmez vous-même les partis.