Page:Pellerin - Le Bouquet inutile, 1923.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Ta nuque est une fleur choisie
Avec mille soins délicats
Par la fée aux matins d’Asie.
Tes bras ont le goût des muscats,
Tes cheveux tordent une flamme.
Tes genoux ouvrent une femme,
Un sourire vient se loger
Au plus tendre coin de ta bouche :
Lève ton visage que touche
Le bonheur au crayon léger.

C’était une nuit de novembre
Que mon amertume évoquait :
Le grand feu mêlait dans la chambre
Sa résine âpre à ton bouquet.
Ainsi que le soleil traverse
Un réseau nonchalant d’averses,
Il perçait, ton sourire las,
Des brumes de poudre irisée
Et, fraîche odeur vaporisée,
Une bruine de lilas.