Page:Pellerin - Le Bouquet inutile, 1923.djvu/164

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Mon logis est une Floride,
Ma maison est une Tempé.
Laisse une quémandeuse aride
Choyer le gardien de la paix.
Que la concierge nostalgique
D’une mixture odontalgique
Imbibe un coton pour sa dent ;
Malgré l’échalote des cèpes,
La vierge écorchant « Dans les steppes »,
Échangeons notre souffle ardent.

Grâce à toi l’univers s’explique ;
L’ombre hésitante de tes cils
Forme la grille qui s’applique
Sur tous nos textes obscurcis.
Ton geste résout et propose.
Le vers se lave de la prose,
Comme Aphrodite jaillissant
De l’écume qui la fomente,
D’un serpent vert, algue infamante,
Libère un torse éblouissant.