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Ces faits, à mon avis, justifient pleinement ma prétention, que le Conseil législatif doit être aboli parce qu’il est un rouage inutile dans notre système gouvernemental. Les services qu’il a rendus ne justifient pas, on en conviendra avec moi, les dépenses que nous faisons pour son maintien.

Je sais qu’il y a des personnes bien intentionnées qui ont une haute opinion de l’utilité et même de la nécessité des chambres hautes. Je sais entre autres choses, qu’un honorable sénateur a parlé de ces institutions comme étant presque divines. Comme je ne suis pas bien versé dans les affaires d’une si haute portée, je me contenterai de parler au point de vue humain, et je dirai que nous pouvons nous passer du Conseil législatif, sans porter atteinte aux institutions divines et aux choses religieuses, ni les mettre en danger. J’ai dit que la voix populaire réclamait l’abolition du Conseil. En effet, dès 1867, la première année où l’acte fédéral a été mis en vigueur, des pétitions ont été signées et présentées à la législature, demandant cette abolition. Elles ont été discontinuées ensuite parce que l’on s’apercevait probablement qu’elles n’avaient que bien peu de résultat pratique. Mais la question a été reprise par les mandataires du peuple et maints députés se sont vigoureusement prononcés en faveur de l’abolition de l’autre chambre. Il y a plus. Lors des élections générales de 1878, la question a été discutée d’un bout à l’autre de la province, et la députation qui est sortie des urnes électorales à cette occasion, a été élue pour voter cette abolition.

Mais je ne veux pas anticiper et prenons ce qui s’est passé avant le coup d’état, pour nous rendre bien compte de l’état de l’opinion publique au sujet de cette importante question.

Le 5 février 1878, nous trouvons une résolution proposée par M. Préfontaine, secondée par M Cameron, et qui se lit comme suit :

« Que pour effectuer les économies essentielles à la prospérité de cette province et l’exempter de l’imposition de taxes nouvelles, il est nécessaire de supprimer toutes les dépenses publiques qui ne sont pas indispensables.

« Qu’en vertu de l’acte de l’Amérique Britannique du Nord, de 1867, la Législature de cette province a le pouvoir d’amender de temps à autre la constitution de cette province.