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ce qui nécessite une somme de dépenses plus considérables que si nous n’en avions qu’une seule.

Notre dette, à l’heure qu’il est, est de quinze millions, et l’intérêt et le fonds d’amortissement absorbent entièrement le subside fédéral. Les autres dépenses s’élèvent à $1,900,000 par année. Où allons-nous prendre ces $1,900,000 ? Ne l’oublions pas, nous avons $2,500,000 de revenus, qui ne semblent pas devoir augmenter, et nos dépenses s’élèvent à $2,750,000 ; demain elles s’élèveront à $3,000,000. Où allons-nous prendre les ressources pour couvrir le déficit ? Il est évident, par ce simple coup d’œil, que nous ne pouvons réussir à équilibrer notre budget avec les sources de revenus que nous avons à l’heure (qu’il est. Pour rétablir cet équilibre il faut diminuer les dépenses. Comment les diminuer ? En commençant par abolir le Conseil législatif. On me dira peut-être que l’on ne sauvera que $40,000 par cette abolition. Très bien. C’est en économisant $20,000 d’un côté, $35,000 de l’autre, $40,000 ici, $15,000 là, que nous mettrons les deux bouts ensemble. Décidons-nous une fois pour toute, à faire disparaître toutes les dépenses qui ne sont pas strictement indispensables. Je ne dis pas nécessaires, remarquez-bien, je dis indispensables.

Depuis la Confédération, c’est-à-dire depuis 1867, nous avons dépensé pour le maintien du Conseil législatif la somme totale de $586,845. Qu’avons-nous eu en retour de cette somme de plus d’un demi-million ? Nous avons eu l’avantage, si avantage il peut y avoir, que 60 projets de lois en tout ont été déposés au Conseil législatif avant de l’avoir été dans cette Chambre. Si l’on pousse la curiosité plus loin, et si l’on se demande combien nous ont coûté chacun de ces projets de lois dont l’acte de naissance a été enregistré au Conseil, l’on trouve, au moyen d’une opération arithmétique fort simple, que chacun de ces projets de lois a coûté à la province la somme de $9,580. Poursuivons encore notre étude et voyons, à un autre point de vue, le travail de législation de la Chambre haute. En fouillant les archives publiques, je trouve que le Conseil a rejeté 85 propositions de lois jusqu’à l’an dernier. En mettant cinq pour la dernière session, on arrive à un total de 40.