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ment plus il est en état de remplir sa destinée, plus il se rapproche de Dieu, sa fin dernière. Voilà les principes, la théorie, La pratique peut différer, c’est-à-dire que vous pouvez trouver un homme privé d’instruction, possédant cependant une excellente éducation, et pouvant rendre, souvent rendant, de très grands services. D’un autre côté, si vous trouvez un homme instruit, placé dans les mêmes conditions, avec la même éducation, c’est-à-dire la même culture morale, vous admettez, n’est-ce pas, qu’il sera supérieur à l’autre. Pourquoi ? Parce que l’un est un honnête homme, sans instruction ; et que l’autre est un honnête homme avec de l’instruction.

C’est cette vérité que Corménin, le plus juste appréciateur peut-être des hommes et des choses de son temps, proclamait en disant : « L’instruction alimente l’esprit ; l’éducation nourrit l’âme...... L’éducation fait les honnêtes gens et les bons citoyens...... »

L’éducation s’obtient surtout dans la famille ; le père et la mère sont les premiers éducateurs de leurs enfants. Le vieux mot français « éduqué », que l’on ne trouve plus dans le dictionnaire de l’Académie, mais qui n’en a pas eu moins de valeur pour cela, venait du mot latin « educare », qui signifie « conduire, diriger, élever ». Ces différentes opérations morales sur le cœur et le caractère doivent se faire naturellement dès le bas âge et, conséquemment, au sein de la famille. C’est surtout l’œuvre de la mère qui, ayant entre ses mains l’éducation de ses enfants, doit donner à leur âme, à leur cœur, la forme et le pli qu’il convient, et qui décideront plus tard, heureusement ou malheureusement, de leur bonne ou de leur mauvaise éducation.

Napoléon III, qui savait être philosophe à ses heures, a bien rendu cette pensée dans la phrase suivante : « Cette première éducation, donnée par une mère tendre et vertueuse, a toujours autant d’influence sur notre avenir, que les qualités naturelles les plus précieuses. » Et madame de Girardin, cette femme distinguée a écrit ces paroles remarquable : « Nos qualités nous viennent de la nature, mais nos vertus sont le fruit de notre éducation ? » C’est sans doute ce qui faisait dire à Fénélon, ce grand éducateur des princes : « J’estime fort l’éducation des bons