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vous est indispensable pour arriver à des positions avantageuses et honorables dans ce pays, apprenez-la ; apprenez à l’écrire et à la parler, afin de prouver votre supériorités d’éviter l’isolement et l’ostracisme, deux dangers funestes qu’il vous faut éloigner avec soin, dans votre intérêt et dans l’intérêt de vos familles.

Mais la connaissance d’une langue ou d’une autre ne constitue pas toute l’instruction que vous devez acquérir ; elle n’en est qu’une branche, importante, si vous voulez, mais insuffisante par elle-même. C’est le mode d’employer pratiquement vos connaissances, mais il faut d’abord que celles-ci existent.

Cest ici le temps de distinguer entre l’instruction et l’éducation ; deux choses qui doivent aller ensemble et qui convergent vers le même but ; qui tendent, il est vrai, au même résultat général, mais par des moyens différents, et qui n’agissent pas sur les mêmes facultés, du moins au point de vue physiologique.

«C’est l’éducation, a dit Mgr Dupanloup, qui fait les mœurs domestiques, inspire les vertus sociales, prépare des miracles inespérés de progrès intellectuel, moral, religieux, c’est l’éducation qui fait la grandeur des peuples et maintient leur spleudeur, qui prévient leur décadence, et, au besoin, les relève de leur chute.

L’éducation est l’apprentissage de la vertu ; l’instruction, l’apprentissage de la science», a dit Mme Monmarson.

Suivant deBonald : «On doit entendre par éducation tout ce qui sert à former les habitudes, et par instruction tout ce qui donne des connaissances.»

On voit, par ces quelques extraits de la pensée d’écrivains distingués, quelles sont les différences caractéristiques de l’instruction et de l’éducation ; différence qu’il serait inutile, dans cette circonstance, de développer davantage. Je dois me contenter, pour les besoins de ma thèse, de rappeler brièvement quelques-unes des conclusions logiques qui découlent de ces principes.

S’il est vrai que l’éducation développe les qualités morales, et l’instruction les qualités intellectuelles, il en résulte que plus un homme possède d’instruction et d’éducation, plus il est près de la perfection, plus il est homme : parce que, plus dans ce cas, ses qualités morales et intellectuelles sont développées, conséquem-