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des vœux ardents que je fais pour leur bonheur et leur prospérité. Cette pensée, la voici :

« Instruisez-vous, afin de rester catholiques et Français. »

Je vous demande de vous instruire, parceque je veux que vous occupiez, dans cette grande République, une position digne et convenable, et que, en autant que les circonstances vous le permettent, vous soyez les égaux, sous tous les rapports, des membres des autres races au contact desquelles vous vivez. Je vous demande de vous instruire afin de mieux connaître ce que vous êtes ; de mieux apprécier l’auguste foi et la glorieuse nationalité de vos pères ; et par là même, de vous mettre plus en état de rester catholiques et Français.

L’instruction que je vous prie d’acquérir n’est pas une instruction classique, malgré que ceux qui peuvent atteindre celle-ci auraient tort de ne point y arriver. L’instruction classique est digne de notre respect. Elle cultive l’intelligence au plus haut degré, développe les facultés de l’âme et prépare ceux qui la possèdent aux premières fonctions, dans l’Eglise et dans l’Etat.

Mais il suffit très souvent, — et quelquefois il n’est point possible d’arriver plus loin, — d’obtenir une instruction élémentaire, c’est-à-dire la connaissance des deux langues anglaise et française, toutes deux indispensables, l’arithmétique, la tenue des livres, l’histoire, — du moins l’histoire abrégée, — du Canada et des Etats-Unis, et, avant tout, une connaissance raisonnable et raisonnée de la religion.

Cette instruction élémentaire, qui paraît bien humble, mais qui ne l’est point, qui au contraire est fort importante déjà, peut être suffisante dans bien des cas, pour vous assurer, à chacun, dans la société au milieu de laquelle vous vivez, une position honorable et quelquefois même très enviable. Mais laissez-moi ajouter de suite, pour éviter tout malentendu, que cette instruction est indispensable à chacun de vous ; impossible maintenant, peut-être, aux personnes trop âgées et qui n’ont pu l’obtenir avant ; mais bien facile aux jeunes gens qui ont de la force, de l’intelligence et du cœur. Laissez moi le proclamer bien haut : c’est le devoir des parents de ne rien négliger pour donner cette instruction à leurs enfants. J’ai dit « rien négliger » et je veux