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d’avoir abusé de la patience de cette chambre en développant le premier point que j’avais l’intention de lui soumettre.

Je serai probablement obligé de m’excuser souvent, mais j’essaierai d’être aussi court que possible pour ce qui me reste à dire.

— L’Orateur ajoute que, parlant pour la première fois dans la chambre, il a pu lui arriver de se servir d’expressions un peu sévères, malgré son désir de ne blesser les susceptibilités de personne. —

J’ai dit en second lieu que nous devons condamner l’intervention fédérale relativement à la question qui nous occupe, parce que cette intervention est de nature à briser notre autonomie.

Qu’est-ce que c’est que l’autonomie des provinces, et comment peut-elle être mise en danger ? Pour bien répondre à ces deux questions, je vais essayer de démontrer : 1° que le gouvernement responsable est la première garantie de notre autonomie ; 2° que ce gouvernement responsable n’existe pas dans chaque province ai le lieutenant-gouverneur peut-être démis pour des causes pure ment politiques ; 3° qu’arrivant une démission pour telles causes l’existence nationale de la province de Québec n’a plus de garantie.

Si je comprends bien le régime constitutionnel que nous avons notre autonomie provinciale repose sur le gouvernement responsable. Sans le gouvernement responsable, il n’y a pas d’autonomie pour les provinces, c’est-à-dire que c’est un parlement complètement indépendant dans les limites de la constitution locale, dans les limites de la constitution telle que nous l’avons, qui est la base de notre indépendance au point de vue de la législation et de l’administration de nos affaires. Si nous n’avons pas ce parlement complètement indépendant, nous n’avons pas un gouvernement responsable dans chacune des provinces, mais je crois que nous l’avons.

Aussi j’ai entendu avec plaisir l’honorable chef de l’opposition baser ses représentations sur le principe du gouvernement responsable, en prétendant que les libertés du peuple avaient été violées, que le principe du gouvernement responsable avait été foulé aux pieds par ce qu’il appelle le coup d’état. Je suis heureux de le rencontrer sur ce terrain.