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mais comme troisième branche de la législature, comme ayant une parcelle de l’autorité souveraine, comme représentant de la Reine. Voici la loi passée, quel moyen avons-nous pour en arrêter le cours ? Est-ce que nous nous adressons au Parlement fédéral ? Non. C’est le veto du Gouverneur-Général qui interviendra donc dans l’espace d’un an.

Mais si, comme les honorable membres de l’autre côté de la Chambre le disent, le Lieutenant-gouverneur qui représente le souverain pour les fins provinciales est démis sur l’avis du parlement fédéral, à raison d’actes politiques par lui exécutés, dans les limites de ses attributions, qu’arrivera-t-il ? C’est que le parlement fédéral dira au Gouverneur-général : Vous allez destituer le Lieutenant-gouverneur. C’est-à-dire que la volonté populaire dans la Puissance du Canada, manifestée au Gouverneur-général par la voix de ses ministres fait disparaître la couronne des parlement locaux.

Alors vous donnez au peuple de la Puissance du Canada le droit de contrôler l’action du souverain dans les législatures locales, c’est-à-dire que vous détruisez l’action du souverain dans ces législatures, et le gouvernement fédéral en autant qu’il reçoit ses inspirations de la branches populaire de la Puissance prend la place de la couronne dans la province. Vous substituez le parlement fédéral qui agit comme représentant du peuple de la Puissance, à la couronne, c’est-à-dire que la conséquence pratique de votre théorie ou du moins de celle du chef de l’opposition, est que le peuple du Canada serait substitué au Lieutenant-Gouverneur ; que la troisième branche de la législature provinciale disparaîtrait pour être remplacée, absorbée par la branche populaire du gouvernement fédéral. La couronne cesserait de présider dans chaque province ; au lieu d’un parlement indépendant, vous auriez deux branches de législature sous le contrôle du peuple du Canada. Voilà la conséquence logique de la prétention de mes adversaires qui siègent de l’autre côté. Il n’y a rien de plus révolutionnaire qu’une telle doctrine : il suffit de l’examiner froidement et sans passion, au point de vue constitutionnel pour la faire condamner.

M. l’Orateur, je regrette beaucoup d’avoir pris tant de temps,