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votre considération dans cette province s’il avait à sa tête un homme comme M. Joly.

Malgré cela, tout le monde sait qu’il n’y avait pas de limites à vos calomnies et à vos insultes contre Thon. M. Joly quand il était premier ministre et que vous n’hésitiez pas à le dénoncer comme un malhonnête homme, poussant même votre zèle jusqu’à faire distribuer dans les Townships de l’Est un pamphlet d’une folie notoire, d’ans lequel vous faisiez appel aux électeurs anglais pour chasser M. Joly du pouvoir à cause des scandales innombrables dont vous le disiez faussement coupable.

C’est la ligne de conduite que vous avez suivie à l’égard de l’hon. Alex. Mackenzie qui ne pouvait trouver grâce devant votre vertu : lui aussi,d’après votre journal, était un homme corrompu, enfoncé dans les scandales, indigne de la confiance des honnêtes gens.

Pour en finir avec la nomenclature de vos actes de vertu politique et de vos pieuses dénonciations des chefs libéraux, je vous rappellerai la façon absolument loyale dont vous avez traité Sir A. A. Dorion, qui était aussi un politicien trop malhonnête pour mériter aucune clémence de votre plume impitoyable.

Comme vous pouvez le voir, en m’insultant vous me mettez en bonne compagnie, et, sans vouloir vous offenser ou vous manquer de respect personnellement, je dois avouer que je suis forcé d’en arriver à conclure que le meilleur moyen pour quelqu’un de se faire une réputation d’honnêteté est de se faire appeler par la Gazette un « malhonnête homme.»

Vous dites que « pour arriver à mes fins égoïstes, je n’ai pas hésité à soulever les préjugés de nationalité et de religion ; que je suis un démagogue cherchant à obtenir la notoriété en soulevant les plus basses passions du cœur humain. »

Je suppose que vous faites allusion à la position que j’ai cru devoir prendre au sujet de l’administration générale des affaires du Nord-Ouest et de l’exécution de Louis Riel.

Il est vrai que j’ai blâmé et que je blâme encore le gouvernement de Sir John Macdonald qui, dans mon humble opinion, a été la cause directe des troubles du Nord-Ouest et sur lequel, je rejette toute l’odieuse responsabilité d’avoir pendu un prisonnier politique et un malheureux mégalomaniaque.