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à d’ignobles aventuriers, il devient ce qu’un grand homme l’a appelé, « le dernier refuge des coquins.»

Je ne vous refuse pas le droit d’attaquer mes idées politiques ni ma conduite publique, mais je vous refuse le droit de me calomnier et si vous me le permettez, je prouverai à vos lecteurs que vous me calomniez sciemment ; que vous n’agissez pas ainsi avec la moindre idée de patriotisme, mais par malice et dans le but de maintenir vos amis au pouvoir, de garder pour vous le patronage du gouvernement.

Il est inutile de vous dire que je ne vous suivrai pas sur le terrain de la calomnie et de l’insulte ; j’ai autre chose à faire à présent que d’imiter votre triste exemple.

Au contraire, j’avoue que je vous considère comme le plus honnête politicien de la terre ; comme un homme qui n’a jamais vendu sa plume ni ses principes, qui n’a jamais accepté aucun job ni pris part à aucun scandale et qui n’en a jamais ni défendu ni approuvé un seul.

Tout le monde sait que votre existence est un modèle d’abnégation et de sacrifices et que vous recevez tous les ans trente à quarante mille dollars du gouvernement pour travaux uniquement par amour des principes et seulement pour maintenir votre indépendance de journaliste.

Tout le monde sait que ces faveurs ministérielles qui vous ont donné la richesse et la prospérité, n’affectent en rien votre probité comme journaliste et que cet argent sorti des coffres publics, n’a rien à voir avec la persévérance et le dévouement qui vous font défendre les ministres provinciaux et fédéraux.

Vous êtes si scrupuleux, vous détestez tant la corruption que vous n’avez pas hésité à défendre et à approuver les plus éclatants scandales comme celui du Pacifique et celui des Tanneries, tandis que vous condamnez avec une sainte horreur et une vertueuse indignation, l’administration de l’hon. M. Joly, de cet homme que vous décorez aujourd’hui à juste titre du nom d’homme le plus honnête de la province de Québec.

Dans votre zèle pour la défense de l’honnêteté politique, vous n’hésitez pas à dire que le parti libéral pourrait avoir droit à