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surtout la population de Québec qui unit sa voix à celle de la minorité du Nouveau-Brunswick. Cette population de Québec a droit d’espérer qu’elle sera écoutée par la majorité protestante, car elle a toujours été libérale et généreuse pour la minorité de sa province. Que la majorité de cette Chambre me permette de lui citer les paroles que l’honorable M. Rose prononçait en 1865 et dans lesquelles il proclamait hautement la généreuse libéralité du Bas-Canada.

« Je ne sache pas, disait-il le 21 février, je ne sache pas qu’on ait jamais fait aucune tentative dans le Bas-Canada pour priver la minorité de ses justes droits à l’égard de l’éducation de la jeunesse. Et ce n’est pas seulement mon opinion personnelle et le résultat des observations que j’ai pu faire. J’ai reçu des lettres de personnes bien au courant, depuis plusieurs années, du système d’éducation du Bas-Canada, et qui viennent corroborer cette opinion. Une observation à ce sujet est consignée dans le rapport des trois commissaires du gouvernement anglais qui vinrent ici en 1837, et ils avaient surtout été frappés de voir deux populations parlant des langues différentes et vivant paisiblement ensemble sans se quereller au sujet de l’instruction de leurs enfants. Nous, Anglais protestants, nous ne saurions oublier que, même avant l’union des provinces, alors que la majorité française avait tout le pouvoir, on nous a accordé sans restriction tous nos droits à l’éducation séparée. Nous ne saurions oublier que jamais on n’a essayé de nous empêcher d’élever et d’instruire nos enfants à notre guise, et que nous avons toujours eu notre juste part des subventions sous le contrôle de la majorité française et toute facilité d’établir des écoles séparées là où nous l’avons jugé convenable. Un simple particulier peut établir une école séparée et obtenir une part raisonnable des subventions, s’il peut prouver qu’il peut réunir quinze élèves. Nous ne saurions donc oublier la libéralité que nous a témoignée de bonne grâce la majorité française à l’égard de l’éducation. »

Eh bien ! Monsieur l’Orateur, la population catholique vient demander ce soir à la majorité protestante de cette Chambre de tenir la promesse de M. Rose et de se souvenir de ce que nous, habitants catholiques de Québec, avons fait pour la minorité pro-