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ture d’exercer ce pouvoir, dans tous les cas, jusqu’à ce qu’un tribunal supérieur ait tranché la question, et, sur ce point, le gouvernement aura l’appui de l’opposition. Si le tribunal décide^ que le pouvoir appartient aux autorités fédérales, nous devrons, tous respecter ce jugement.»

La pensée, quoique couverte par la contradiction dans les termes, est toutefois assez claire pour être devinée. Sir John se hâte de la rendre évidente par les paroles suivantes prononcées lors de la discussion sur l’adresse (1883.)

Parlant de la cause de Russell vs la Reine il dit :

«Il est évident pour quiconque à lu le jugement, qu’il soit avocat ou non, que les raisons mêmes sur lesquelles le Conseil Privé a décidé que le Parlement avait le droit d’adopter l’acte Scott, soient celles qui établissent que la législature provinciale d’Ontario n’avait pas le droit de traiter cette question dans l’acte Crooks, si ce n’est comme question de revenu pour fins municipales ou provinciales. L’honorable chef de l’opposition dit que nous aurions dû laisser la question en suspens, jusqu’à ce qu’elle fût finalement décidée. Si cette décision possède quelque valeur — et elle en a en effet — parce qu’elle fait la loi du pays, il n’y a actuellement aucun frein dans la province d’Ontario contre la vente illimitée et sans restriction des liqueurs enivrantes. Ce n’est pas une question dont nous puissions nous jouer ; c’est une question de police intérieure, de nécessité. Si nous voulons empêcher la vente sans restriction des liqueurs alcooliques, nous devons adopter des lois immédiatement ; car je prétends que n’importe qui peut ouvrir une buvette et débiter des liqueurs dans cette ville ou dans toute autre partie de la province d’Ontario, et qu’il n’existe pas de cour au monde qui puisse l’empêcher de le faire.»

Comprenant le but centralisateur que se proposait d’atteindre le gouvernement de Sir John, et voyant le coup mortel que le projet ministériel devait porter aux institutions provinciales, l’hon. M. Blake faisait le 16 mars 1883, devant la chambre des Communes, les observations qui suivent ; (Hansard 1883 page 254).

«La première question qui se présente est celle de savoir si ce-