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Voici comment il fut annoncé dans le discours du trône en 1883 : «On m’avise que le jugement des Lords du comité judiciaire du Conseil privé, rendu au mois de juin dernier, dans la cause en appel de Russell vs la Reine, tend à établir qu’afin d’empêcher la vente sans restriction des liqueurs enivrantes, et dans le but de régler l’émission des licenses de magasin, de buvette et d’auberge, l’intervention législative du parlement fédéral sera nécessaire."

Sir John n’avait pas attendu cette décision in re Russell pour s’occuper de la question, car dès le printemps de 1882, dans une assemblée publique, à Yorkville, il disait :

«Si je remporte les élections, comme je vais le faire (applaudissements) je dirai à M. Mowatt, ce petit tyran qui a essayé de contrôler l’opinion publique en s’emparant de chaque petit emploi, depuis celui d’huissier d’une cour de division jusqu’à celui de cabaretier — qu’on lui passera à Ottawa un bill restituant aux municipalités le pouvoir qui leur a été enlevé par l’acte des licences (applaudissements).»

C’était bien le programme de Sir John, soumis aux élections fédérales de 1882 ; reconnaître les pouvoirs, sur ce sujet, des Autorités municipales, tels qu’ils existaient avant la confédération. Ce programme fut accepté par l’hon. M. Meredith, chef de l’opposition de Toronto, en présence de sir John, dans une assemblée publique tenue à Toronto avant les élections de 1882, où M. Meredith dit ce qui suit :

«Je puis dire que l’opposition actuelle, si elle arrive au pouvoir, est disposée à sabrer les bureaux de commissaires partisans. (Bruyants applaudissements.) Elle se propose de restituer au peuple de la Province les droits qu’il possédait autrefois. (Applaudissements.) Elle se propose de restituer aux municipalités les droits dont elles ont joui par le passé (Applaudissements prolongés.) Je ne crains pas que le peuple ne veuille ou ne puisse exercer convenablement ses pouvoirs. Je ne suis pas comme ces prétendus libéraux qui ont peur de confier au peuple les pouvoirs qui lui appartiennent. (Applaudissements.) Et je ne suppose pas non plus qu’en disant hautement ces choses j’aliène le vote d’un seul partisan de la tempérance.»