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proclamer hautement l’autonomie qu’elle possède, tels que consacrés par l’acte fédéral.

Les résolutions que je soumets à cette Chambre sont claires et précises et affirment en peu de mots, ce qu’il importe de dire dans les circonstances. Elles contiennent une déclaration de faits et une déclaration de principes ; elles constatent l’existence de notre autonomie provinciale et les dangers qu’elle court ; elle proclame notre détermination bien arrêtée de défendre cette autonomie par tous les moyens constitutionnels à notre disposition.

J’ai été un adversaire de la Confédération, et j’ai toujours pensé qu’elle n’était qu’une union législative déguisée ; mais je servirais mal une cause sacrée, si, profitant de la circonstance, je cherchais la réalisation de mes prédictions dans les événements actuels et si refusant de reconnaître la pensée intime des auteurs de la Confédération dans le Bas-Canada, je n’admettais pas qu’ils voulurent sincèrement l’autonomie des provinces et la conservation des institutions qui leur sont chères.

En face d’un danger comme celui qui nous menace, en face de la conspiration ourdie contre les droits et l’indépendance des provinces, l’homme de parti disparaît et cède le pas au citoyen qui place sa province au-dessus de son triomphe personnel ; et son pays au-dessus de son parti.

En vous demandant toute votre attention en faveur des sujets graves que je vais traiter, je vous prie de croire que je vais essayer de parler avec le calme que la situation m’impose.

C’est une des plus grandes questions que nous serons jamais appelés à juger ; et nous devons tous chercher à bien la comprendre afin de la décider avec intelligence et sans parti pris. Je suis resté dans des termes généraux et n’ai voulu préciser aucun fait d’empiétement, car, en commençant l’énumération, il aurait fallu la faire complète ; et je serais tombé dans un danger que j’ai voulu éviter. Il est difficile en effet d’être d’accord avec tous les actes qui constituent un empiétement ; et provoquer une discussion sur la portée de quelques faits, j’aurais peut-être brisé cette harmonie qui est nécessaire à l’étude de cette grave question qui demande tout le calme nécessaire. Pour arriver à ce résultat désirable oubliant nos divisions habituelles, nous allons faire une