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liques, ce qui ne laisse que 171,666 particuliers pour représenter toutes les autres dénominations. D’un autre côté il y a dans Ontario 1,630,851 habitants, parmi lesquels on trouve 274,162 catholiques : de sorte que la minorité de Québec ne forme qu’un septième, et celle d’Ontario, un sixième de la population entière de ces provinces respectives, tandis que la minorité du Nouveau-Brunswick forme plus d’un tiers de la population totale.

Je cite ces chiffres, qui ont leur place logique dans ce débat, afin de démontrer quelle est l’injustice criante qui est faite à nos co-religionnaires dans le Nouveau-Brunswick, en face d’une loi persécutrice qui privée cruellement un tiers de la population d’une province des droits et privilèges qui sont généreusement accordés à un sixième et à un septième des populations respectives des deux autres provinces.

Maintenant, Monsieur, je dirai à la majorité de cette Chambre, surtout à la majorité qui représente ici la province du Nouveau-Brunswick, que la cause des cent mille catholiques de notre province-sœur est la cause de 1,500,000 catholiques de toute la Puissance qui sont représentés par nous dans cette Chambre ; les catholiques de tous les pays sont unis comme un seul homme sur cette question, et si la majorité de ce parlement rejette la prière des catholiques du Nouveau-Brunswick, elle blesse au cœur les catholiques de toute la Puissance qui devront protester, solennellement, contre un tel déni de justice et prendront en face de toute la nation l’engagement sacré de se venger à la première occasion que les circonstances fourniront. Et qu’il me soit permis de rappeler que cette occasion n’est peut-être pas aussi éloignée qu’on pourrait le croire. Il n’y a, d’après les chiffres que je viens de citer, que 500,000 protestants de plus que de catholiques dans la Puissance entière ; or nous avons, nous Canadiens, 600,000 compatriotes qui mangent à l’étranger le pain amer de l’exil et soupirent ardemment, de l’autre côté de la frontière américaine, après le jour heureux où il leur sera permis de revenir prendre au sein de la patrie toujours regrettée, la place que le malheur les a forcés de quitter. Si cet heureux événement se réalisait, et j’ai assez confiance en l’avenir pour croire qu’il se réalisera, alors les protestants ne seraient plus en majorité et l’heure de la