Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/339

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

mais j’ai confiance que les soldats de ce grand parti sont restés des hommes de cœur, et qu’il y aura chez eux assez de patriotisme pour les engager à entrer tous, comme un seul homme, dans le grand mouvement national qui se fait en ce moment.

Espérons aussi, messieurs, que notre clergé canadien dont les belles et nobles traditions sont écrites en lettre d’or dans nos annales historiques, ne nous fera pas défaut dans les circonstances ; et que son concours puissant, donné avec prudence et réserve, assurera la réalisation de nos espérances.

Nous n’ignorons pas qu’il y a dans la province voisine et dans toutes les autres parties du Canada, des cœurs généreux qui sont prêts à se dévouer à la cause commune, à la cause de la justice et de l’humanité.

Hier encore, un grand journal, le Globe, parlait « des devoirs du moment », justifie les démonstrations que la mort de Riel a provoquées dans la province de Québec ; rappelle les causes qui ont amené la révolte dans le Nord-Ouest, et l’empressement des ministres, aussitôt après la révolte, à faire droit aux réclamations des Métis et termine en disant :

« La page d’histoire qui est écrite avec du sang des braves volontaires et des braves Métis devrait se fermer avec la mort de Riel. Le peuple d’Ontario ne doit pas oublier que les Canadiens-français ne demandent pas autre chose que la justice. Rien est mort. Le sang anglais ne doit plus crier vengeance. Mais comment pourra-t-on satisfaire la justice, tant que ceux qui sont responsables de tout le sang français et anglais versé dans le Nord-Ouest, resteront impunis, porteront le front haut ? La trahison des ministres contre les libertés du peuple fut infiniment pire que la trahison du peuple contre les ministres. Les démonstrations de Québec sont contre les ministres.

« Pourquoi le peuple d’Ontario ne reconnaîtrait-il pas la justice de ces démonstrations ? Pourquoi ne s’unirait-il pas à ce désir légitime de punir les misérables qui l’ont conduit au triste état où il se trouve ? Le peuple d’Ontario va-t-il refuser de tenir le cabinet responsable de la négligence, des maladresses, du pillage et des massacres inhumains ? Pourquoi ne pas unir de nouveau les races, en aidant aux Canadiens-français à renverser ces