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Cheval. En 1875, nous le retrouvons, dans le comté de Bagot, où il fait la campagne en faveur de M. Bourgeois, avec lequel il avait formé, en 1873, à St-Hyacinthe, une des plus fortes associations d’avocats que notre pays ait connues.

Peu de temps après, M. Bourgeois, qui avait été battu par M. Mousseau à une majorité de 42 voix, était appelé par le gouvernement libéral au siège de juge, qu’il occupe encore aujourd’hui avec une si haute distinction. C’est un fait intéressant à relever et bien justement flatteur pour le barreau de Saint-Hyacinthe, qu’il ait compté assez d’hommes éminents pour donner à notre banc, dans un espace de moins de quinze années, les juges Sicotte, Papineau, Laframboise, Chagnon et Bourgeois. Jamais, croyons-nous, on n’avait vu réunies dans un simple district rural autant de célébrités judiciaires.

En 1878, lors de la retraite de M. Delorme, député libéral, M. Mercier se présenta dans le comté de St-Hyacinthe, comme candidat au parlement fédéral. Il fut battu par M. Tellier, candidat conservateur, à une majorité de six voix. Mais l’année suivante, il devait prendre sur le même terrain une éclatante revanche et préluder, par son entrée dans le gouvernement provincial, à une nouvelle phase de sa vie publique.


IV


Lorsque l’hon. M. Joly eut l’heureuse idée d’appeler, au mois de mars 1879, M. Mercier à remplacer dans le poste de solliciteur général, le regrettable M. Bachand, le ministère libéral était déjà à mort. Ce ministère ne disposait pas d’une majorité assez nombreuse ; et surtout, il ne disposait pas d’une majorité assez solide pour survivre à la restauration de Sir John A. Macdonald, à Ottawa. Déjà les acquéreurs de consciences avaient ouvert l’encan, et sans doute ils connaissaient déjà les noms des cinq députés, des cinq traîtres, qui, pour la honte de notre pays, ne devaient pas tarder à contracter, avec l’agent d’affaires véreuses de M. Chapleau, un marché infâme. Sans doute, les ministères pressentaient eux-mêmes leur fin prochaine. Mais il leur convenait de mourir dignement, de combattre jusqu’au bout pour la