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Depuis cette époque, tous ses vœux ont tendu à la formation d’un parti national, et lorsque le crime de Régina est venu comme un coup de foudre réveiller les consciences, lorsqu’une illumination soudaine s’est faite dans les esprits trop longtemps égarés par une politique astucieuse et perfide, M. Mercier était naturellement désigné pour prendre en main la cause de la patrie et pour la faire triompher. Tous les maux qu’il s’agissait maintenant de réparer, ils les avait prévus et il avait essayé de les prévenir. La politique d’union qui pouvait seule assurer l’avenir, il l’avait constamment désirée et entrevue depuis plus de quinze ans comme une nécessité de salut national.


II


L’hon. Honoré Mercier est né à Iberville, en 1840, d’une famille de simples cultivateurs, originaires de la vieille France et établis depuis plusieurs générations dans le comté de Montmagny. Son père, qui n’était pas riche et qui avait à pourvoir aux besoins d’une nombreuse famille était un homme énergique et à l’esprit ouvert. À défaut d’un gros héritage, qu’il ne pouvait pas laisser à ses enfants, il s’était promis de les armer pour la lutte de la vie en les faisant participer aux bienfaits d’une éducation libérale ; et aucun sacrifice ne lui coûta pour remplir ce vœu, à l’exécution duquel nous devons aujourd’hui de posséder l’un des hommes qui honorent leur pays et qui laisseront un nom dans son histoire.

À l’âge de 14 ans, le jeune Mercier entra au collège des Jésuites, dans lequel il fit de brillantes études ; et depuis cette époque, il est toujours resté profondément dévoué à ses anciens professeurs. Parmi eux un bon vieux Français et un cœur délite, le Père Larcher, qui enseignait alors les éléments de grec et de latin l’a suivi avec affection dans sa carrière et lui a donné d’utiles conseils. M, Mercier aime à se rappeler ces commencements difficiles et à témoigner, toutes les fois qu’il en trouve l’occasion, le sentiment d’affectueuse reconnaissance qu’il a conservé à ceux qui furent les maîtres de son enfance et les premiers guides de sa jeunesse.