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cette délicate question. Non, M. le président, j’ai été assez longtemps conseiller du représentant de la couronne pour savoir combien il est difficile de trouver un remède à notre situation financière. Ce n’est donc pas avec un parti pris d’hostilité que je parle de cette question, bien loin de là, j’avoue que je me sens plutôt des sympathies pour ceux qui ont accepté la tâche fort délicate de ramener l’ordre dans nos finances, mais là où je ne puis sympathiser avec mes honorables amis qui occupent les bancs du trésor, c’est lorsqu’ils cherchent à éviter de donner une solution à cette question qui, par son importance, par les conséquences qu’elle a pour l’ensemble de la marche de notre progrès, a un caractère si important. Sans aller plus loin pour le moment, quant à ce qui regarde ce sujet, il me sera bien permis de dire qu’il sera fort difficile de trouver les voies et moyens et de sortir de nos embarras financiers, tant que nous n’aurons pas pris la ferme détermination, la Chambre aussi bien que le gouvernement d’abandonner le système que nous suivons. Je reviendrai sur ce sujet dans le cours des observations que j’ai à présenter sur l’adresse dont on nous demande l’adoption.

J’ai touché, en passant, au changement ministériel qui a eu lieu depuis la dernière session, lorsque j’ai salué l’arrivée dans notre monde politique, de l’honorable premier ministre. Le personnel de l’ancien cabinet a subit de profondes modifications. Ainsi l’honorable M. Chapleau nous a quittés pour aller remplir sur un théâtre plus grand les fonctions accomplies par l’honorable premier ministre actuel. Malgré ces changements, je ne puis voir dans ce cabinet, que la continuation de la politique de son prédécesseur. Cependant, il y a un point qui a été laissé jusqu’ici passablement dans l’obscurité, et peut-être à dessein. La Chambre serait heureuse de savoir de l’honorable premier ministre pourquoi, puisqu’il avait l’intention de suivre les traces du cabinet qui l’a précédé, a-t-il mis de côté deux des collègues de l’ancien premier ministre, les honorables députés de Gaspé et de Lévis. Rien, dans ce qui a été revêlé aux profanes, ne nous paraît justifier cette éviction sommaire, qui dans le temps, a pris par surprise, les amis des ministres actuels. Il est vrai que, si on se place au point de vue de la fameuse politique de conciliation du cabinet