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« Que l’expérience a établi que les affaires publiques d’une province dans cette Confédération pouvaient être conduites au moyen d’une Législature composée du lieutenant-gouverneur et d’une seule chambre appelée l’Assemblée Législative.

« Qu’en conséquence, cette chambre est d’opinion qu’il est désirable que la composition de la Législature de cette province soit modifiée par l’abolition du Conseil législatif. »

Voilà une proposition faite par deux députés qui siègent encore aujourd’hui au milieu de nous. C’est aussi la première résolution soumise à l’Assemblée législative pour l’abolition du Conseil. On était alors dans la troisième session du troisième parlement de la province.

À la proposition de M. Préfontaine, il est faite une contre-proposition de la part de l’honorable M. Angers, qui est conçue en ces termes :

« Que cette chambre est d’opinion qu’il n’est pas judicieux d’amender la constitution. »

Voilà deux propositions contradictoires. L’une affirmant l’urgence et la nécessité de d’abolition du Conseil législatif, et l’autre déclarant qu’il n’est pas opportun d’amender la constitution. En face de ces deux affirmations on prend un moyen terme et l’on soumet la proposition de M. Mathieu, qui est comme suit :

« Que le mot maintenant soit ajouté à l’amendement. »

Cette dernière proposition nous indique clairement que la majorité songeait dès lors à l’abolition du Conseil législatif, et qu’on prévoyait qu’il faudrait en venir là tôt ou tard.

Le vote a été pris sur les résolutions que je viens de lire, et vingt-deux députés se sont prononcés en faveur de la proposition de M. Préfontaine. Voilà donc 22 députés qui veulent l’abolition immédiate du Conseil, parmi lesquels je vois les noms de MM. Fortin, de Montmagny, Paquet, le secrétaire provincial actuel. Et remarquez que la majorité ne dit pas, n’a pas osé dire qu’elle est favorable au maintien du conseil ; non ! elle vote une exception dilatoire ! Pas maintenant, dit-elle ; plus tard nous l’abolirons ! Quand cette heure sonnera-t-elle pour le Conseil ?

Écoutez et suivez-moi bien.

Dès la même année, le 19 juin 1878, une proposition était