Page:Peignot - Dictionnaire des livres condamnés au feu, tome 1-2, 1806.djvu/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contre les prétentions ambitieuses qu'a si souvent manifestées la cour de Rome, de disposer des trônes à son gré ; peut-on, dis-je, leur faire un crime d'avoir écrit : « Toute puissance spirituelle appartient au souverain pontife, parce qu’il est le chef visible de l’église ; mais son pouvoir temporel ne doit point s’étendre au-delà des frontières de ses états » ? Peut-on taxer de témérité ces vrais citoyens qui, voyant jadis l’autorité royale viser au despotisme, en se plaçant au-dessus des loi, et en foudroyant les justes remontrances des parlemens ; peut-on, dis-je, taxer de témérité les écrivains qui ont publié que les gouvernemens les meilleurs et les plus solides sont ceux où la loi règne, et où le premier de l’état y est soumis comme le dernier ? Condamnera-t-on l'historien courageux, parce que, consacrant sa plume à la vérité, il a tracé le tableau affligeant des malheurs occasionnés par la faute des gouvernans ? Cet