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elles nous ont égarés ; avouons surtout qu’il est, comme nous l'avons déjà dit, impossible à l’écrivain le plus habile, le plus fécond et le plus hardi, de publier quelque chose de supérieur à ce qui a été déjà répété mille fois sur ces différens objets. À quoi bon par conséquent vouloir s’ériger en nouveau précepteur du genre humain, en réformateur des abus ou en apôtre de la licence ? Que peut-on gagner à se livrer à ce genre de travail, souvent plus dangereux que nécessaire, et quelquefois plus honteux encore qu’inutile ?

Il faut cependant convenir que parfois des circonstances critiques ont obligé le sage à élever la voix contre de véritables abus naissans. Mais cette voix n’était point un cri de sédition ; c’était la raison elle-même qui cherchait à ramener le calme dans des momens d’orage. Peut-on, par exemple, faire un crime à ceux de nos ancêtres qui ont lutté