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littéraires, tous les traits de la satyre, tous les genres de licence ? Convenons qu’il est presqu’impossible à l'écrivain le plus hardi de publier quelque chose de nouveau sur l’homme, sur la politique, sur les religions et sur mille objets qui ont fixé l'attention des publicistes du xviii.e siècle, et des philosophes de tous les temps. Las circonstances peuvent changer ; mais les abus, mais les préjugés sont et seront toujours à peu près les mêmes : les plaintes qu’ils ont excitées et qu’ils exciteront, n’ont varié et ne varieront que pour la forme.

Peut-être, dira-t-on, c’est en publiant des vérités hardies, c’est en combattant l’hydre des préjugés, qui alimente et protège la tyrannie et la superstition, qu’on rendra au trône et à la religion leur véritable éclat. Eh ! qui ne sait combien de fois ces vaines déclamations ont été répétées ? combien de fois, sous prétexte d attaquer la tyrannie et la superstition,