§ 168. — Je ne dis point que M. Laudet n’ait point très proprement le vice de mondanité. Mais il fait de ce vice, pour ainsi dire, un usage infiniment plus grave que le catholicisme mondain. Le catholicisme mondain est un mauvais catholicisme. C’est un très mauvais christianisme. Si en dépression pourtant que soient ses faiblesses, ce ne sont jamais que des faiblesses de dépression et d’affaiblissement. Ce ne sont point, si je puis dire, des faiblesses d’injonction, de commandement. Quelque légitime répulsion, quelque pitié qu’inspire le catholicisme mondain, au moins il a conscience, il a connaissance de sa faiblesse et ne veut point la faire prendre pour de la force. Il ne présente point sa faiblesse comme une force, pour une force. Il ne se vante pas. Il n’est pas fier de sa faiblesse. Il avoue son affaiblissement pour un affaiblissement. Il avoue sa dépression pour une dépression. Il ne commet point cette double faute, premièrement d’en faire des propositions, et deuxièmement de vouloir imposer ces propositions ; premièrement d’en faire des propositions, et deuxièmement de ces propositions elles-mêmes de faire des commandements. Ainsi le catholicisme mondain peut être haïssable, il peut être méprisable, il peut être condamnable, il peut être misérable, c’est-à-dire il peut être pitoyable. Mais il n’est point hérétique, ni au premier ni au deuxième degré. Il ne se porte point candidat à l’hérésie. Il ne se meut que dans l’ordre du péché. Péché de bassesse, péché de faiblesse, qui sont péchés de paresse. Mais il ne se porte point jusque dans l’ordre de l’hérésie.
§ 169. ― Tout autre est l’attitude, doublement autre, et doublement pour ainsi dire infiniment plus grave