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tout ce que je n’ai pas dit. Il suffit d’y aller voir. Il met entre guillemets comme étant de moi que je suis un récent pontife qui « surveillera désormais les consciences fidèles ». Or je n’ai dit et je ne pouvais dire que précisément le contraire. Les consciences fidèles n’ont pas besoin qu’on les surveille. Surtout les consciences fidèles n’ont pas besoin que je les surveille. Où serait mon magistère. Les consciences fidèles valent mieux que moi. J’ai dit au contraire que je surveillerais les tentatives de détournement des consciences fidèles. Surveiller les voleurs, c’est le contraire de surveiller les volés. Le désir fort louable et assez haut de couvrir M. le Grix a entraîné ici M. Laudet un peu loin.

Il devait l’entraîner plus loin encore. M. Laudet renvoie ses lecteurs à l’article de M. le Grix. — « Mais c’est de l’aberration, écrit-il, de conclure de ces pages — auxquelles je renvoie nos lecteurs — que Le Grix attaque les vérités essentielles de notre foi. » — M. Laudet compte beaucoup sur la paresse de ses lecteurs. Et il les invite d’autant plus à y aller voir que certainement il espère qu’ils n’y iront point. Car s’ils y allaient ses lecteurs verraient que M. le Grix a dit ce que j’avais dit qu’il a dit et non pas ce que M. Laudet dit qu’il a dit ou pas dit. Ce souci de couvrir M. le Grix entraîne M. Laudet quelquefois un peu loin. M. le Grix avait écrit page 417, ligne 20, dans le numéro 24 du 17 juin 1911 : « — Je l’imaginais plus naïve. Comment, sans cela, en eût-elle cru ses voix ? » Voici ce que cette phrase de M. le Grix devient rapportée par M. Laudet dans l’article, dans la réponse de M. Laudet : « Oui, M. Le Grix, dans l’article du 17 juin, a dit que la Jeanne