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peut-être sur le fond même du débat que j’ai personnellement avec M. le Grix, où je ne voulais pas entrer dans cet entretien personnel que j’ai aujourd’hui avec M. Laudet. Mais M. Laudet, plus heureux que M. le Grix, a si heureusement circonscrit les termes du débat que je ne puis résister au désir de circonscrire une brève réponse.

Ce que je reproche à M. le Grix ce n’est pas seulement, ce n’est pas tant de n’avoir absolument rien compris à ce que je fais. Il en avait le droit. Et quand même il n’en aurait pas eu le droit, et je n’y pouvais rien, et il n’y pouvait rien.

Au deuxième degré ce que je lui reproche ce n’est pas seulement non plus, ce n’est pas tant non plus qu’il n’ait absolument rien compris à ce que je fais et qu’il se soit mis aussitôt à en écrire. Il paraît, on dit que cela se fait. Ce que je lui reproche comme un mauvais procédé, comme un procédé évident de mauvaise foi, et même assez enfantin, quoique assez habile, mais l’un n’exclut pas l’autre, c’est de m’avoir attribué, c’est d’avoir présenté comme étant de moi, comme venant de moi, comme venant de mon opinion tout le mal qu’il avait envie de dire de moi, qu’il se préparait à dire de moi. Cette tactique est représentée dans la phrase écho de M. Laudet par ces quelques mots : « … en était arrivé à reconnaître la nécessité d’une renaissance du spiritualisme et à se soumettre à une discipline mystique restaurée. »

Or si j’ai précisément dit quelque chose depuis ces dernières années portant sur l’histoire de ces vingt dernières années et en elles sur l’histoire de toute une génération, portant témoignage pour toute une généra-