On ne saura jamais jusqu’à quel point la génération qui nous a précédés, (je ne parle pas naturellement, je ne parle jamais des pauvres gens), (je ne parle que des grands seigneurs de la Politique et de l’Université, mais je parle d’eux tous à de très rares exceptions près), on ne saura jamais jusqu’à quel point cette génération a été criminelle par cette lâche défection, par ce lâche abandon de son poste, envers la France et envers la culture, envers le civique, envers les lettres, envers l’intelligence et le cœur, envers toute humanité. Cela aussi est un point d’histoire, mais malheureusement il ne sera jamais éclairci. Quand les témoins viendront, c’est-à-dire les générations suivantes, notre génération, notre pauvre génération sacrifiée aura relevé, aura réparé déjà tant de désastres que les traces historiques de ce crime ne seront déjà plus aisément saisissables. Nous seuls pouvons savoir tout ce que nous avons trouvé de ruines et de désastres quand nous sommes arrivés à l’âge d’hommes. (Ce qui prouve une fois de plus que ce qu’ils nomment la vérité historique ne peut jamais s’établir intégralement puisqu’il faudrait que l’historien, vir historicus, fût littéralement de toutes les générations, qu’il fût contemporain de tous les temps).
(Et comme dans une génération mauvaise tout est mauvais, il est notoire que cette génération est celle aussi qui en chrétienté nous a donné tant de mauvais chrétiens, tant de chrétiens honteux, au sens que nous avons défini).
Ce que je veux dire, — et ce serait le commencement d’une conversation avec M. Salomon Reinach, ce