ciles qui disons tout uniment « le quatorzième siècle », « le quinzième siècle » ; c’est-à-dire qui nous servons tout bêtement du mot siècle, (qui est un nom commun, ou enfin à peine un nom propre), en le faisant précéder à chaque fois comme par hasard du nombre ordinal dont nous avons besoin. Comme c’est pataud, comme c’est paysan. Ce qui est élégant, ce qui est familier, c’est de dire le quinzième, tout court. On voit qu’il couche avec, le quinzième. Et ce n’est pas avec le quinzième arrondissement. Il est comme le touriste à hauteur, qui ne sait pas un mot d’italien, ni non plus un mot d’Italie ; et qui à Modane commence à parler quattrocento.
§ 243. — Un jour Brunetière recevait une dame qui lui avait apporté de la copie. Même à la Revue des Deux Mondes les dames apportent quelquefois de la copie. — Madame, dit Brunetière, je ne puis malheureusement publier votre roman. Et pourtant c’est du pur seizième. — Eh quoi, monsieur, dit la dame, aurais-je ce bonheur, que mon œuvre, que mon style serait un style de ce grand seizième siècle. — Madame, dit Brunetière, j’ai voulu dire du seizième arrondissement.
§ 244. — « Qui ne voit, dit M. Laudet, même s’il est mal instruit, comme moi, des auteurs mystiques, »… (Il c’est toujours Péguy). Monsieur Laudet vous êtes mal instruit, des auteurs mystiques. Vous le dites. C’est votre affaire. Nous autres nous n’en sommes pas mal instruits, parce que nous n’en sommes pas instruits du tout. Pour nous chrétiens les livres mystiques, à commencer par les Évangiles, à remonter jusqu’à la