nion des saints est, en un de ses sens, précisément cette saisie directe que nous avons, nous chrétiens, non seulement des saints du quinzième siècle, mais ensemble des saints de tous les siècles, et autant que de tous autres des saints du premier siècle, et ensemble éminemment de Jésus, par la prière et par les sacrements, par la grâce, par les mérites de Jésus-Christ et des saints, cette saisie immédiate, instantanée, intemporelle, éternelle, sans avoir à nous faire aucune archéologie d’âme.
§ 214. — Il faut rendre cette justice à M. Laudet qu’il se continue ici. Il est constant avec lui-même et dans son hérésie. Il va compléter tout aussitôt sa pensée, « un Péguy ne peut retrouver, s’il prie, la charmante ou terrible candeur des âges de foi. »
§ 215. — Il ne fait aucun doute que la candeur des âges de foi rejoint la naïveté de Jeanne d’Arc qui croyait ses voix. Cette idée que celui qui croit est forcément un imbécile est une des rares idées de M. Laudet, (s’il est permis de parler ainsi), qui présente un peu de consistance. Charmante ou terrible candeur des âges de foi est là pour amadouer, pour tromper la clientèle catholique, mais c’est candeur qui porte (pour ainsi dire) la pensée. C’est candeur qui est le mot. Charmante ou terrible est là aussi pour la littérature, pour le bien faire, pour l’élégance attendue, pour le rond de jambe accoutumée. Mais faisons à M. Laudet plus d’honneur qu’il ne s’en fait lui-même. Qu’est-ce que c’est qu’un âge de foi.
§ 216. — Il faut s’entendre rigoureusement sur