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NOTE CONJOINTE
SUR M. DESCARTES
ET LA PHILOSOPHIE CARTÉSIENNE

Mais l’ordre que j’ai tenu en ceci a été tel. Nous verrons plus tard quel a été cet ordre. Nous avons bien le temps de le voir. Ce qui importe, ce qui a marqué le monde c’est cette résolution de tenir un ordre. Et c’est de l’avoir annoncé en de tels termes.

Premièrement j’ai tâché de trouver en général[1] les principes ou premières causes de tout ce qui est ou qui peut être dans le monde, sans rien considérer pour cet effet que Dieu seul qui l’a créé, ni les tirer d’ailleurs que de certaines semences de vérités qui sont naturellement en nos âmes. Après cela, j’ai examiné quels étaient les premiers et les plus ordinaires effets qu’on pouvait déduire de ces causes ; et il me semble que par là j’ai trouvé des cieux,…

Eh bien je dis : qu’importe. Nous savons bien qu’il ne les a pas trouvés, les cieux. On les avait trouvés avant

  1. Je n’ai pas besoin de dire que je cite ce Descartes d’après l’édition la moins savante que j’ai pu trouver. Ce n’est pas à un vieux typographe comme moi qu’il faut venir raconter ce que c’est qu’une édition savante.