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ciation du tout fait, ainsi la philosophie cartésienne a commencé par être une dénonciation du désordre. La philosophie cartésienne a été essentiellement une philosophie de l’ordre comme la philosophie bergsonienne est essentiellement une philosophie de la réalité. Qu’ensuite Descartes ait réussi à imposer l’ordre et même l’idée d’ordre, et pour toujours, à l’univers pensant, et même à soi-même, c’est une autre question, c’est une question ultérieure. Qu’ensuite Bergson ait réussi à imposer à l’univers pensant, et même à soi-même, et pour toujours, la considération du réel pur, c’est une autre question, c’est une question ultérieure. Ils sont hommes. Ont-ils obtenu, obtiendront-ils une réussite totale. On ne voit pas que les philosophes soient destinés à réussir totalement plus que César ou que Napoléon. Mais il serait aisé de montrer que Bergson est infiniment meilleur bergsonien que Descartes ne fut bon cartésien. Et je dirai : Il est aisé de montrer que Bergson est infiniment un meilleur bergsonien que Descartes ne fut un bon cartésien. Je vois partout dans Bergson le souci de la considération du réel pur. Et dans Descartes je vois de bien grands désordres.

Discours de la Méthode et qu’il vaut mieux écrire discours de la méthode pour bien conduire sa raison et pour chercher ou pour trouver la vérité dans les sciences. C’est un programme, hélas, et c’est presque un programme électoral. Et il a été presque aussi peu réalisé qu’un programme électoral. Quand au lieu de relire le programme, et surtout le titre du programme, et surtout le commencement du titre du programme on considère les résultats, qu’en-ce qu’on voit. On voit que Descartes a été un grand philosophe, un grand