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(ou quatre) vers où il faut bien voir une sorte de résumé, de raccourci de Matthieu et de Luc :

Une race y montait comme une longue chaîne ;
Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu.

Ces Burgraves au contraire c’est comme une liste des rois de France. Je passe au long. Qu’est-ce que ça me fait. Quand on me dit que Job, burgrave de Heppenheff, est le père de Magnus, burgrave de Wardeck, on ne me dit rien. Il pourrait aussi bien être le père de Waldeck, ça m’est égal. Tout ça c’est des noms qu’on prend (ou qu’on met) dans les manuels d’histoire (et de géographie). C’est des noms sans passé, à peine des noms d’inscription, eux-mêmes des noms sans race, sans recul, sans mémoire et sans vieillissement. C’est des noms archéologiques ; et d’une archéologie allemande : deux fois archéologiques, deux fois inconnus. Il a mis quatre générations. Que m’importe. Il pouvait en mettre dix. Il pouvait en mettre vingt. Quand on met des générations ce n’est pas la peine de s’en priver. Quand on me dit que Magnus, fils de Job, burgrave de Wardeck, est le père de Hatto, fils de Magnus, marquis de Vérone, burgrave de Noliig, je veux bien, dit-elle, je n’y vois aucun inconvénient. Pourquoi Hatto ne serait-il pas le fils de Magnus. Autant lui qu’un autre. Ça m’est égal, je ne le connais pas. Je ne lui veux pas de mal. Je ne veux pas empêcher son avancement. Et quand on me nomme la première partie l'aïeul,