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G L 1 dessus des rhingraves, et des quadrisaïeuls par dessus des petits-fils : il ne donne nulle part cet effet de perspective profonde, d'irrécubable perspective, d'un mouvement en un sens ; il ne donne nulle part cet effet de recul, et de tout ce qu'il y a de sérieux et de grave. Et de pauvre; et de mélancolique. Et d'humain.

Pourquoi? Ce n'est pas seulement parce que c'est évidemment une espèce de gageure; théâtrale, roman- tique ; et évidemment un scandale voulu. Ce n'est pas seulement parce que c'est une espèce d'énorme amuse- ment iscénique) pour lui, un décor, et par suite un parallèle, un réciproque amusement chez le spectateur. Non ce n'est pas seulement cela. Ce n'est pas seule- ment parce que c'est gigantesque et qu'on rigole, (on a bien tort dit-elle), (et même d'employer ce mot), et parce que c'est pour ainsi dire volontairement grotesque. Il y a plus que cela et le manque de l'effet ne vient pas de l'exagération seulement. Il vient de la méthode même. Si dans les Burgraves les cinq ou six ou sept générations ne donnent aucune idée de vieillissement, ce n'est pas seulement parce qu'elles sont cinq ou six ou sept, c'est parce que ces cinq ou six ou sept sont sur le même plan. Or le vieillissement est précisément une opération par laquelle on s'enfonce graduellement, par laquelle le même être s'enfonce graduellement dans le même point de perspective, dans une considération de plus en plus reculée du même âge.

Autrement dit les Burgraves, à ce point de vue, si

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