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sur un mot, qui y était ou qui n'y était pas, sur un double mot, Clio, l'histoire. Qu'eût-ce été s'il ne se fût point agi d'un texte mais d'un mouvement même, d'une idée, de réalité, de vie, (vous savez pourtant que je n'aime point à abuser de ces mots). Ou simplement s'il se fût bien agi encore d'un texte, mais s'il ne se fût point agi de déterminer des textes sur un mot, mais sur une idée, par exemple, ou sur une intention, sur un mouvement. Sur un usage. Ou sur une parenté. Nous nous donnions encore une double facilité, une double commodité, une commodité l'une dans l'autre. La commodité du contenant et la commodité du conte- nu. La commodité du texte et la commodité du mot dans le texte. Rien n'est aussi commode qu'un texte. Et rien n'est aussi commode qu'un mot dans un texte. Nous n'avions que du livre à mettre dans du livre. Et cela sur un mot de livre. Que serait-ce quand il faut dans un livre, dans du livre mettre de la réalité. Et au deuxième degré quand il faut dans de la réalité mettre de la réalité. Qu'arrive-t-il toujours. Le soir tombe. Les vacances finissent. Il me faut une journée pour faire l'histoire d'une seconde. Il me faut une année pour faire l'histoire d'une minute. Il me faut une vie pour faire l'histoire d'une heure. Il me faut une éternité pour faire l'histoire d'un jour. On peut tout faire, excepté l'histoire de ce que l'on fait. Je ne peux pas conter une histoire, on ne voit jamais que le commencement de mes histoires premièrement parce que toute histoire n'est pas limitée, parce que toute histoire est tissue

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