Et pour rendre tout cela, (la cour rend des arrêts et non pas des services), pour sonner cette fanfare, pour secouer cette cendre ils vont chercher qui ? justement tout ce qui dans les humanités ultérieures n’aura que ça à faire de s’occuper à ces avocasseries, la gent de robe, les Pas Perdus, la basoche. Les notaires. Or soit dit sans offenser personne toute la vie d’une nation n’est point concentrée au Palais.
Le résultat de tout ce déportement ne s’est point fait attendre. Le résultat de ce déplacement, de ce déport était fatalement que tout parût comme un procès ; que tout fût vu comme une avocasserie ; que tout fût pris dans le sens litigieux, qui est fort loin d’être même le sens juridique. Or soit dit sans offenser personne toute la vie d’un peuple ne réside point dans sa Cour de Cassation.
Des arrêts à rendre. Et surtout des arrêts à casser, (car il semble qu’un arrêt cassé soit deux fois rendu, soit deux fois un arrêt, soit deux fois litigieux et soit deux fois juridique), (soit deux fois meilleur), voilà leur idéal, voilà tout leur propos. Cette tendance, dit- elle, devait trouver son couronnement dans l’affaire Dreyfus. C’est encore un des résultats de l’affaire Dreyfus, dit-elle. C’est une affaire qui a ça de bon, dit-elle, que l’on ne sait jamais quand on a fini d’en épuiser les résultats. Je ne l’aime pas beaucoup, vous le savez de reste, et j’avais résolu de ne pas la faire entrer dans l’histoire. Mais vous m’avez un peu forcé la main, je ne sais pas comment vous vous y êtes pris. En fait vous en avez parlé de telle sorte que je ne sais pas trop