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G L I

(Est-ce assez, dit-elle, ce que nous disions) :

« Ce sera un des plus douloureux étonnements de l'avenir que, dans de nobles pays qui, au milieu de la prostration de l'Europe, avaient maintenu leur constitu- tion et semblaient être les derniers et sacrés asiles de la probité et de la liberté, ce sera, disons-nous, l'élon- nement de l'avenir que, dans ces pays-là, il ait été fait des lois pour protéger ce que toutes les lois humaines, d'accord avec toutes les lois divines, ont dans tous les temps appelé crime.

« L'honnêteté universelle proteste contre ces lois protectrices du mal.

(Vous le voyez, dit-elle, d'accord avec toutes les lois divines ; l'honnêteté universelle, est-ce bien ces essais d'intégration, pour ainsi dire, que je disais, ce besoin, ce manque, cette détresse de laïciser au moins, de substituer au moins un consensus au jugement, est-ce assez bien ce rattrapage de substituer un universel au moins, une sorte d'universel, à l'éternel.

Commentdire, dit-elle. Ils vont chercherdanslesgéné- rations ultérieures quoi? au fond un procès, toute l'avo- casserie, le plaidoyer, cette misère, des dossiers, de la poussière, des cartons, des mémoires, de l'histoire. Quoi encore ? un acquittement, cette vanité, un jugement, ce faux-semblant, une apologie, cette faiblesse, une glorification, cette fanfare, une apothéose, cette cendre.

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