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G L I O L'homme croyant toujours que ce qu'il n'a pas eu c'est une raison pour qu'il l'ait.

11 dit qu'il ne l'a pas eu encore, qu'il ne l'a jamais eu.

��Il est indéniable, dit-elle, et qui contesterait que ce sont là de bien malheureuses contrefaçons. Des imita- tions peut-être saugrenues. Qui ne reconnaîtrait dans cette fausse, dans cette indéfinie pérennité, dans cette malheureuse indéfinité une tentative, un pitoyable avortement d'éternité. Qui ne reconnaîtrait dans ce jugement prétendu définitif, qui recule et se dérobe toujours, une tentative, un pitoyable, un temporel, un temporaire avortement du jugement dernier. Mais ce n'est point à cette misère que je m'attache, dit-elle. Ce que nous notons, ce que je veux noter, c'est, dans le même ordre, dans l'ordre temporel, et ainsi dans l'ordre temporaire, le mécanisme de ce renversement très par- ticulier d'une illusion d'optique.

Ou plutôt d'une illusion de perspective. Je m'en- tends.

��Laissons la disposition, la disponibilité, la compé- tence. Quand Hetzel, quand une génération présente fait appel à l'histoire, c'est-à-dire plutôt à la postérité, elle se voit, elle veut se voir seule appelante. Et elle voit

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