Page:Peguy oeuvres completes 08.djvu/207

Cette page n’a pas encore été corrigée

G L I fait : « Les Châtiments, dit-il, resteront comme une de ces œuvres éternelles...

— Je ne le lui ai pas fait dire, dit-elle. Comme une de ces œuvres éternelles, il ne veut pas dire seulement une œuvre littéraire qui est littérairement éternelle, qui a une éternité littéraire (devant elle) ou même l'éternité littéraire, qui est assurée de cette éternité littéraire, qui vivra éternellement dans la mémoire (littéraire) des hommes. Il veut très bien dire (c'est assez confus en lui parce qu'il écrit comme Hugo. Mais mettez-vous à sa place. Un éditeur ne peut pas écrire moins bien et surtout moins que ses auteurs. Et sur- tout Hetzel, qui avait aussi un H, ou une H, Vautre H, ne pouvait pas moins faire que d'écrire comme Victor Hugo. N'est-ce pas, il était aussi bon républi- cain que lui. Il avait été, jusqiïk l'amnistie, pendant huit ans, le compagnon d'exil du poëte, un exilé comme lui). Mais enfin il veut très bien dire : (quand il dit : une de ces œuvres éternelles) un témoin éternel qui dans un procès éternel fasse rendre une éternelle sentence. Et c'est toujours cette idée de l'appel devant moi, d'un jugement déféré à moi, à la postérité et à moi, d'un procès perdu à une première instance, qui est l'instance du fait, de la réalité, de l'événement à sa date, et qu'il s'agit de gagner à une deuxième instance, à une suprême instance, qui est ensemble l'instance de l'histoire et de la postérité. Sans date. Et qui dans leur pensée serait ou ferait une sorte d'éternité. Les pau-

197

�� �