Page:Peguy oeuvres completes 08.djvu/194

Cette page n’a pas encore été corrigée

ŒUVRES POSTHUMES

elle, comme il faut, parodie comme un genre littéraire, entre tant d'autres). (C'est-à-dire deuxième jeu d'un même morceau sur un autre plan, de préférence sur le plan comique ou grotesque). Nous avons ici une paro- die peut-être unique d'un beau morceau de Hugo par un beau morceau de Hugo. D'un morceau lyrique et plus proprement élégiaque par un morceau comique ou qui va devenir comique. Une extinction admirablement réussie par une autre extinction dans son genre admira- blement réussie. La même extinction jouée deux fois, une fois sur le plan de Télégiaque et une fois sur le plan du comique :

La mélodie encor quelques instants se traîne Sous les arbres bleuis par la lune sereine, Puis tremble, puis expire, et la voix qui chantait S'éteint comme un oiseau se pose; tout se tait.

Ce n'est pas la fin de la chanson, dit-elle. C'est la fin après la chanson. Ce n'est pas l'extinction de la chanson en elle-même, qui est dans le dernier couplet. C'est l'extinction contée de la chanson. C'est l'extinc- tion de la chanson après elle-même. Et voici l'autre extinction, qui est aussi une extinction contée :

Le fier-à-bras tremblant se blottit dans son antre,

Le grand sabre a peur de briller;

La fanfare bégaye et meurt ; la flotte rentre

Au port, et l'aigle au poulailler!

184

�� �