ŒUVRES POSTHUMES mités. Nous quand nous voulons nous représenter, (nous remémorer, hélas), les ravages du péché, les abîmes de la tentation, (elle employait soudain le lan- gage chrétien), nous n'avons pas besoin de penser tout de suite à des assassins et à la guillotine. Lui il lui fal- lait au moins des forçats, la chiourme et le banc des rameurs. La guillotine c'était le moins qu'il pût oppo- ser au trône. (Il est vrai que moi l'histoire, dit-elle, je suis quelquefois romantique, et que je les ai quelquefois confrontés Tune à l'autre). (La guillotine au trône). J'ai été tout, dit-elle, j'ai tout fait et j'ai fait de tout. J'ai donc été romantique aussi, romantique parmi, roman- tique dedans, et j'ai fait du romantisme et des anti- thèses romantiques. Quelquefois).
Il n'est rien que je n'aie fait, dit-elle. J'ai fait les pires métiers. J'ai commis les pires bassesses. Je me suis rendue coupable des pires manques de goût. Quel- quefois. Notamment quelquefoisje me suis faite roman- tique. Par quelle aberration, moi l'aînée des neuf Muses, moi la fille de Mémoire et la propre nièce d'Apollon, par quelle déchéance, par quel goût du vice, faites-moi l'amitié de ne point nous y appesantir. Enfin ce qu'il y a malheureusement de certain, c'est que moi aussi j'ai fait des antithèses, quelquefois. Moi aussi j'ai quelquefois mis l'échafaud tout à côté du trône. Et soit dit sans me vanter, mes antithèses n'étaient peut-être pas moins réussies que celles de M. Victor Hugo.
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