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OEUVRES POSTHUMES C'en était, ça, une légende. Verra-t-on jamais un tel temps. Vous êtes heureux, Péguy, dit l'histoire, d'avoir touché fût-ce l'extrémité d'un tel temps. Vos Confes- sions ne seront point perdues si vous nous portez témoignage, si vous pouvez ; si vous réussissez à nous donner une impression de ce qu'était cette généreuse France et il faut le dire cette généreuse République. Portant tout ce que nous avons dit, et d'innombrables autres de telles livraisons, de tels exemplaires couraient le pays. Un tel exemplaire courait, entre tous un tel exemplaire, et ce n'était pas le vôtre, Péguy. Vous n'aviez pas un âge où on ait, à soi, (une édition), un exemplaire des Châtiments. Entre tous un tel exem- plaire courait, et ce n'était pas le vôtre, Péguy, puisque c'était celui que vous prêtait votre plus vieil ami et votre plus ancien maître, Louis Boitier. Vous avez connu, Péguy, dit-elle, enfin vous avez touché ce temps où on se cachait encore, où on se cachait à moitié pour emporter sous son bras un exemplaire des Châtiments. C'est ce qui empêchera pour toute votre vie, (et c'est ce qui empêchera votre instinct, qui vaut mieux que vous), (et c'est ce qui empêchera votre cœur, qui vaut mieux que vous), de donner jamais dans aucune tyran- nie temporelle, fût-elle radicale, et fût-elle, derechef, cléricale.

Or la grande édition plate illustrée sur deux colonnes, la grande édition populaire, notre édition à nous don- nait, elle n'a jamais cessé de donner :

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